jeudi 7 janvier 2010

J+1 (2e partie)

Il est 16h57. Je n'ai pas craqué. Par contre, je suis à deux doigts de rouler une pelle au premier musicien que je croise en rue, juste pour me rappeler ce que ça fait d'embrasser quelqu'un. Je vais bien tout va bien. Arghl... C'est très dur... Ce serait tellement plus facile de poser mes fesses dans le divan, prendre mon petit cendrier et fumer une cigarette. Est-ce que cela changera grand chose ? Non. Mon psy aura toujours déplacé le rendez-vous à lundi matin (putain, j'en avais besoin pourtant, zut), et mon zomkirentrpasdanlécaze sera pas plus présent... Bouhouhou DONNEZ MOI DES MELOCAKES !

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18h08 : Je gère, mal, mais je gère... Je vais tenir au moins jusqu'à ce que les enfants soient au lit. Je tousse , beaucoup, ça fait mal, j'ai les émotions qui valdinguent à rendre sotte, et vraiment, vraiment c'est pas gai.

Je me demande si je ne ferais pas mieux de me saouler un bon coup. Au moins, je ne fumerais pas, et j'arrêterais de penser. Sais pas ce qui est le plus insupportable, les trois cents scénarios dans ma tête ou l'envie d'une cigarette.

Arghl. Me sens défaitiste. Et envie de pleurer.

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Il est 18h45. J'ai dit mes peurs par écran interposé. Ca va mieux. Me suis fâchée sur les enfants, j'ai honte. Aucune patience. J'ai pas fumé. Mais j'en crève d'envie, là... Je tiens, je tiens...

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Il est 19h28... J'ai à peine mangé, l'estomac en compote, les yeux qui coulent tout seuls et une immense écorchure sur mon capot. Je ne suis pas si solide. Je ne sais même plus pourquoi j'ai cru que j'en serais capable. C'est vraiment dur... Comment peut on en arriver là avec une saleté de produit à la con... J'ai l'impression de me faire violence, tellement les réflexes sont profonds. Je vais relire un peu Allen Carr, l'homme qui sait parler aux femmes fumeuses...


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Il est 20h 17. Les filles sont au lit. Cela fait deux jours que je ne fume plus. Je pleure comme une madeleine, mais je ne veux pas perdre. Ca me ferait mal, que la nicotine décide à ma place... J'ai toujours cette épouvantable douleur dans le coeur, depuis le début d'après midi. La sensation d'être opressée. Tout sauf libérée en fait. J'essaie de positiver, oui oui, de me dire qu'après j'en rirai, tout ça... Là, je ne ris pas du tout, et je me demande pourquoi je m'inflige ça.

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La soirée s'est terminée pitoyablement. Devant la télé ET l'ordi, en lisant, avec trois couvertures sur moi et l'impression de n'être que l'objet de la société de consommation. Mais je n'ai pas fumé. J'ai passé la soirée sans dire un mot, sans faire un geste, un oeil sur l'écran, l'autre tourné vers l'intérieur... J'ai des choses à gérer. Mieux vaut dormir. La suite demain.

1 commentaire:

Mandarine a dit…

Tu sais que la sensation de manque n'est pas dans la cigarette mais en toi.
Elle aura l'importance que tu lui donneras.

Respire le plus lentement possible, mange des mandarines...

Rappelle-moi l'âge de la petite dernière ? Elle doit avoir deux ans de plus que la mienne quand elle a voulu commencer à fumer. en approchant le côté incandescent de ses lèvres.