150 jours. Presque une demi-année sans fumer. A la fois, ça me paraît ridicule d'être "fière" de ça, et en même temps, je sais que c'est une vraie victoire, sur le corps, et sur ma faiblesse légendaire.
Arrêter de fumer de moi-même a radicalement changé l'image que j'ai de moi. Je me sens capable de prendre des décisions qui soient "bonnes pour moi" plutôt que toujours me mettre en danger. Les changements ne sont pas forcément évidents puisque ce qui compte vraiment, je n'en parle pas facilement -on va pas tout changer, non plus- mais moi je le sens bien, au creux du plexus...
Et puis
côté santé... J'ai eu droit aux félicitations du doc, bin ouais... :D et mes poumons ne font aucun bruit. Rien, pas le moindre murmure... Yes ! Je ne tousse plus, mes dents commencent à ressembler à quelque chose de moins jaune (faudrait aussi arrêter le café, pour pouvoir dire blanc), j'ai un peu plus de souffle, le nez dégagé, la peau du visage moins attaquée par les plaques eczémateuses. Y a-t-il un lien ? Côté appétit ça se calme, je mange moins et mieux. Je n'ai plus mangé de bonbons chûrs depuis ma crisette en début de mois.
Par contre... le tableau n'est pas tout
rose, hein... J'ai parfois des
envies dévorantes, quand je suis en groupe, avec des fumeurs, et qu'ils profitent de l'isoloir pour fumer. Est-ce une envie de cigarette ? Une envie de repli momentané
dans ma bulle parce que j'ai du mal à passer plus de deux heures avec des gens ? Sais pas. Pour l'instant je tiens. J'ai toujours cette conviction que si je fume une seule cigarette, je vais replonger aussi vite. Et les faits -autour de moi- renforcent cette certitude.
Donc un jour à la fois, encore et toujours. Pour combien de temps ? A vie ? C'est dingue comme il est des
addictions difficiles à éliminer...
