samedi 30 janvier 2010

25e jour

Au 25e jour, elle a chômé... En fait, non, hein.

Au 25e jour, elle a nettoyé, cuisiné, lessivé, râlé, espéré, mitraillé, branché, taquiné, caillé, provoqué... MAIS ELLE N'A PAS FUME !!!

Elle est fière, hein... Et elle peut bien : que le premier qui ose minimiser cette victoire de la volonté sur la faiblesse de la chair vienne ici se faire lapider...
Elle ose regarder devant, la sage, et même sourire et espérer. Elle se dit qu'un passage chez le dentiste s'imposera bientôt, puisque c'est gratuit, pour enfin lui faire un sourire couleur non fumeur.
Elle a même des envies de paix. Si si. Mais sans le calumet.
Elle ne se laisse pas démonter par les provocs sans subtilité, elle savoure les traits d'humour décalé, elle ne mange plus de poulet, mais en apprécie encore le craquant avec un certain plaisir (Oui, oui, y'en a un, là, évidemment).
Elle chantonne.

Elle ne fume plus, c'est vrai. Est-ce que ça change vraiment grand chose ?

vendredi 29 janvier 2010

24e jour

Je vais bien.
Je chique parfois avec quelque acharnement, je triture les emballages de chocolat, je mangerais bien plus de mélocakes, mais ça va, je crois que je m'en sors. Je ne suis pas saoûle tous les soirs, contrairement à ce que prédisaient les mauvaises langues, ni plus accro aux bonbons ou à quoi que ce soit d'autre (chhhhuuuttt) qu'avant.

Je vais bien.
Je ne m'énerve pas plus qu'avant contre l'injustice du monde, contre les méchants ou les mauvais, ou contre les cons. Je continue, c'est tout.

Je vais bien.
Je ne suis pas plus monomaniaque qu'avant, j'écoute en général une chanson 300 fois avant de m'en lasser, et je frissonne toujours en entendant la douce voix de .... (chut !), je dis "Yesssss Baby" cinquante fois par jour et je lis toujours mon journal dans le même ordre.

Je vais bien.
Je réponds aux gentils sms que je reçois avec le sourire voire même une certaine tendresse. Je ne suis pas plus nostalgique de ma vie passée qu'avant, ni plus en colère contre l'avant, ce serait même plutôt moins. Je regarde ailleurs, c'est tout.

Je vais bien.
J'ai arrêté la cigarette depuis 24 jours. Et pourtant c'est toujours moi. La crise identitaire s'apaise. Je sais où je vais, et je peux y aller sans nuage de fumée autour de moi.


LE PREMIER QUI PARLE DE coué JE LUI PETE LA GUEULE.

mercredi 27 janvier 2010

22e jour

Freedom
Freedom
Yyyeaaaaahhhhh
Freedom

Tududududu



(Pouah, je deviens neuneu.
Je savais que c'était pas bon pour mon cynisme,
d'arrêter de fumer)

dimanche 24 janvier 2010

19e jour

Humeur du jour
Tête dans le cul, on est dimanche et je travaille.
Amour du jour
Aime ses amis de toujours, ses amants d'un jour, ses fantasmes sur pattes en photo partagée.
Humour du jour
A fait la chasse aux mouettes sur les plages de la Noordzee hier avec un homme Jedi.

Ok, on peut passer aux choses sérieuses ?

Je tousse. J'ai mal. J'ai l'impression de m'être fait avoir... P*** c'est dégueulasse : ça arrache à pleurer, l'impression que mes poumons vont me sortir par la bouche dans une gelée brunasse à faire peur... Comment ai-je pu ingérer toutes ces horreurs dans mon petit corps fragile ? C'est immonde... Vraiment... on s'en rend pas compte quand on fume, mais alors quand ça ressort... Beeeeeeeuuurkkkk

Et pourtant, par moment, quand j'ai des petits coups de stress, ou des doutes subits sur le bien fondé de ce que je dis/fais/pense/ressens, et une petite envie de cigarette qui se pointe... Je me dis que non, c'est pas si laid... Bin si, c'est laid !!!! Bouuuuuuuuuuh ! Et ça pue ! Disons le haut et fort : comment ai-je pu embrasser des cendriers ? Et imposer ça à des gens que j'aime ? Oh j'ai honte, a posteriori...

PLUS JAMAIS CA !

Le tabac, c'est tabou, etc...

Alerte : par contre, il semblerait que le tabac apaisait mon cerveau... Là, ça craint, je frise quand même l'aliénation pour excès de vitesse et sentiments montagnes russes politiquement incorrects... Si si... On fait comment ?

vendredi 22 janvier 2010

17ème jour

Waie didjù.... Les ennuis commencent... C'était trop beau hein. Crisettes maîtrisables, pas de migraine, juste ces épouvantables insomnies qui me rappelaient mes nuits de jeune accouchée et ces petits désordres sans trop de conséquences... Bin tiens... Le vlà le 2e effet kiss cool : je tousse comme pas permis, avec des crachats bruns dégueulasses, des douleurs épouvantables dans les bronches, et une sensation de brulûre permanente, là, en dessous de mes superbes "poumons" ...

Purée, ca fait maaaaaaaaaal... Obligée de boire (de l'eau évidemment, je bosse) tout le temps pour apaiser la gorge, du coup pipi toutes les deux heures... Hum... On en reparlera, du fait qu'après une semaine y'a plus de soucis hein... C'EST FAUX ARCHI FAUX. Sauf que comme j'ai tenu 17 jours, bin ce serait vraiment trop con de craquer maintenant pour une douleur qui devrait s'atténuer... Parce que refumer là-dessus, j'ose même pas imaginer la mélasse que ça me laisserait dans le corps... Beurk...

jeudi 21 janvier 2010

16e jour

Oups j'ai pas écrit hier... En fait on dirait que je n'écris plus nulle part hein... Bizarre... J'écris beaucoup, mais au boulot. Dans la vraie vie (MDR le boulot c'est pour du faux ?), suis tellement déçue par certaines désillusions enfantines, que j'ai pas envie d'être sympa avec tout le monde, alors je mange mes doigts et n'écris pas. Na.

Dommage, il m'arrive des belles choses, des petites éclaircies familiales qui ne font hurler de rire, des lapsus (lapsi ? Non, le psy !) philosophico-existentialistes à tomber raide, bref, des singeries de vies...

Je souris. Tristement parfois. Et dans ces moments-là, j'en allumerais bien une. Pour me rappeler un peu la vie d'avant, pour me souvenir de qui j'étais... Mais j'aime mieux pas. Je préfère qui je suis. Et à ceux qui ne peuvent le goûter, et bien... tant pis. Moi j'avance. Sans tabac.

mardi 19 janvier 2010

Le 14ème jour

Hé oui, dis, ça file ! Mais c'est un ami qui rouspète qui m'a motivée à repasser par ici... J'avais un peu l'impression de parler toute seule dans le vide, malgré des statistiques de fréquentation flatteuses... C'est sans doute lié à ce que je ressens dedans ... UN GRAND VIDE ! Bon sang, cette fumée était bien utile, pour planquer mes gouffres et mes failles perso, me donner l'illusion de la solidité, des certitudes aussi... (Pensez donc à me laisser vos petits commentaires doux ou encourageants, hé...)

Nous en sommes donc à 14.

14 c'est mon chiffre porte-bonheur. Alors aujourd'hui, je me suis permis des petites superstitions débiles, ça ne me fait pas de tort -pas plus que de fumer , hihi- et me divertit quelque peu... Je me suis tiré... les cartes (ooooh , si tout cela est vrai, ce qui m'attend est divin, et pas un dieu léonardesque, hein), j'ai chanté sous la douche, je n'ai pas -encore- dit à ceux que j'aime combien je les aime (je vous aime, les précieux... )

Aujourd'hui aussi j'ai eu des moments de doute terrible, des plongées en apnées de mon monde écorché, des luttes fratricides entre mes femmes intérieures, des larmes de colère et de déception, des envies de tout plaquer, des rages et des désespoirs sans fond.

Tout ça dans la même journée ? Bin oui, ça fatigue. Justement question repos, j'ai DORMI ! 7h d'affilée... Hier. Peut-être le salut viendra -t-il de la Queue de Charrue ? Naaaan.

J'accepte enfin, et est-ce une joie ou un drame, d'être traversée par tout cela, émotions aussi bouleversantes que fugaces, troubles du coeur persistants malgré les limites qu'y met la raison, humeurs maussades face à l'autorité mal placée et surtout malvenue, satisfaction d'un texte écrit qui répond enfin à mes exigences, sortie de placards, bouffée d'appétits humains...

Que du bonheur ?? Meuh non, loin de là. Mais que de la vie, ça, c'est sûr.

Je prends tout. (Pas le choix, de toutes façons)

samedi 16 janvier 2010

Le 11ème jour

J'ai des envies de meurtre. J'ai pas le moral.Et j'ai eu envie de fumer au moins 5 fois aujour'hui, presque à entrer dans un magasin pour acheter des cigarettes... C'est trop bête, après 11 jours, on ne craque pas , hein ? Bin moi je lutte ... Encore... Et j'aime pas être en lutte contre mes envies, ça me prend une énergie dingue.
A coté de ça, je me sens fière d'y arriver, tout doucement, 11 jours sans fumer, c'est une sacrée victoire pour moi. Donc je me félicite et m'autocongratule, voilà.

Ce soir, sortie cool et musique... Tiendra ? Tiendra pas ? Une seule et c'est foutu... Je peux m'en passer. Je peux décider de me passer de quelque chose qui n'est pas bon pour moi même si cela me fait très envie... Etrange similitude. Je m'en passerai... Pas le choix, faut rester cohérente !

vendredi 15 janvier 2010

Le 10ème jour

Oh bin dis, j'ai faillé zapper l'étape... Pourtant, j'ai eu envie aujourd'hui, de fumer. Une sacrée envie.
Mais je me suis dit très ... philosophiquement, que tout n'était pas à jeter dans ces dernières semaines. Que oui, certaines choses m'ont déçue mais que en même temps, c 'est l'occasion inouië (j'emmerde la nouvelle orthographe, le tréma se met sur le e, et basta) pour moi de franchir le pas, de dire adios à la cloporte, et de faire des économies pas croyables...

Du coup, me suis offert une petite paire de bottines sympa mimis tout pleins, juste bien pour aller avec mon jeans et mes tshirt bobo de l'été, prix équivalent à 10 paquets de cigarettes... Une vraie gonzesse, quoi. Et puis ma douce amie est venue passer une soirée sage (hum, tu parles) avec moi ce soir... Cool, on voit plus les mômes, ils jouent entre eux, et nous on rit, on chante, on danse, et on vit. Et c'est bon.

Et demain, je remets ça, et vais avec mes filles folâtrer au marché, respirer les fruits chez les bios, et le fromage qui pue à l'échoppe de la ferme. Et prendre le soleil avec mon chocolat chaud, et me dire que peut-être, enfin, je suis prête pour démarrer cette nouvelle vie, sans tabac, sans dépendance néfaste, mais juste pour moi et ceux que j'aime.

Ma vie est belle. Pas toujours rose bonbon mielleuse factice, ça me plairait pas. Mais vraie.

jeudi 14 janvier 2010

Le 9e jour

13h30
Ca ne va pas.

J'ai une furieuse envie d'en allumer une, parce que je ne me sens pas bien du tout du tout du tout. A quoi bon en plus me contrôler AUSSI pour la clope ?

Pourtant, je tiens bon, par je ne sais quel sursaut d'autoprotection, , j'arrive à ne pas entrer dans le premier night-shop venu pour m'acheter un paquet de camel à fumer en solo en moins de deux heures.... Pour combien de temps ?



21h50

Ca ne va pas mieux, si ce n'est la certitude d'agir pour mon bien.
Je tiens bon, pour l'instant.
Objectif : tenir jusque 23h, heure de fermeture du Night Shop en bas de la rue. On a les objectifs qu'on peut... Me sens pitoyable.

mercredi 13 janvier 2010

Le 8e jour

Journée assez bizarre, vu que je n'ai quasi pas dormi. En gros, j'ai commencé à piquer du nez vers 14h.

Beaucoup d'émotions à gérer, des hauts et des bas, et me suis sentie souvent à la limite, au point de baisser les bras pour tout, et prendre une clope, solutions faciles.

Mais je n'ai jamais choisi les solutions faciles, hein... Et j'ai rarement baissé les bras. Et j'ai rarement renoncé. Alors c'est dur, c'est frustrant, c'est enrageant... Mais j'ai choisi ce chemin de l'air pur, et je n'arrêterai pas à la première petite difficulté que je croise. C'est important pour moi, et je pense sincèrement que la vie sera plus douce, moins "grise" après... Quand l'angoisse du vide s'estompera.

8 jours sans fumer, sans patch, sans quelque substitut que ce soit. Il y a un mois d'ici, je ne m'en serais jamais crue capable !

mardi 12 janvier 2010

UNE SEMAINE !

Voilà... Ca fait une semaine maintenant là tout de suite que j'ai arrêté de fumer. Et j'ai presque l'impression de n'avoir jamais fumé de ma vie, c'est bizarre, comme s'il ne s'agissait plus de moi.

Par contre, j'ai un réel problème physique, et je voudrais l'avis d'anciens fumeurs, avant de faire une crise de panique et de filer chez le doc.
Cela fait quelques jours que j'ai l'impression que ma vue baisse, et que mes lunettes ne sont plus aussi efficaces qu'avant. J'ai cru qu'elles étaient sales, ce qui n'aurait rien de surprenant dans mon cas, mais non... Même nettoyées, même claire comme le cristal, je ne vois que dalle, tout est flou. C'est normal ? Ca vous est arrivé ? Est ce une aggravation quelconque ou un effet provisoire ? Cela peut il être lié à la privation de sommeil ? C'est vrai que de ce côté-là, c'est plutôt hard en ce moment : des nuits de 6h maximum, souvent morcelées...
Bref, ça craint... Voyons le coté positif des choses : si le trouble persiste (hihi, ce ne serait pas le seul), je vais m'offrir de nouvelles lunettes... héhéhé... Qui vient les choisir avec moi ?

J+6 (2e partie)

Patratas ... Dégringolade du moral due à une cause extérieure au tabac ou au manque. Ajoutez-y que nous sommes le 7e jour, le jour le plus difficile, que ce soir j'ai dû me résoudre à me mettre des limites sous peine de foncer droit dans le mur de ma nouvelle vie... ET LA, JE VAIS CRAQUER !!!
Evidemment, fumer n'arrangerait rien. J'aurais toujours mal là (exactement en haut du sein droit, à la verticale de l'endroit où s'emboite ma clavicule dans mon sternum). J'aurais toujours la rage sur moi-même d'être tellement naïve. J'aurais toujours les larmes au bord des yeux parce que je me suis crue plus forte que je ne le suis. Je m'en vais, je sors. Je vais essayer de ne pas craquer. C'est terriblement dur ce soir. Il faut que je pense à moi. Merde, j'ai le coeur qui lâche.


Je n'effacerai rien, tel est le principe du journal de bord. Je suis tout simplement épuisée et découragée. Je ne dors pas plus de 4 à 5 h par nuit, et mon corps se fâche. La raison ne peut tout contrôler, et la volonté de fer (ouais, tête de mule, ça sert parfois) ne suffit pas. J'ai rarement été aussi facilement déstabilisée par des conneries. Je redresse la tête, secoue le truc entre mes oreilles, respire. Ca ira mieux. Un jour.

En attendant, je confirme : le cap de 7 jours, ça craint vraiment.

J+6

En bref :
Nuit de 6h, en deux étapes : on ne peut ni parler de progrès, ni de régression. J'avais tout de même pris un tour d'avance en piquant du nez dans le train retour de Bruxelles...
Haleine de bouc : mais désormais, ce n'est plus à cause de la clope, mais bien de l'épouvantable pitta mangée avec mon client bruxellois (parait qu'il faut dire client dans ces cas-là) suivie de la soupe à l'oignon du soir. A surveiller : cela pourrait nuire à mes bonnes relations "humaines"...
Peau : ni mieux ni pire, de même que cheveux filasses (le froid?) et petits yeux fatigués (les insomnies). Cela dit, je vais filer sous la douche et prendre le temps de me faire toute belle aujourd'hui, donc évolution possible (faudrait pas faire fuir les soupirants, non plus :D)
Appétit : normal, un peu de grignotage mais je gère. Du coup, poids stable.
Moral : Alors là, va falloir être prudent. Je sais que j'ai tendance à voir le verre à moitié plein, et la vie plutôt côté rose, même si je reste toujours bien consciente de la grisaille... En ce moment, j'ocille entre une béatitude à proprement parler scandaleuse, (et foncièrement incompréhensible : je ne me satisfais usuellement pas d'un demi verre, ou alors je chope la bouteille, pour pouvoir le remplir... ) et une colère sourde contre la Terre entière, contre nos illusions perdues, contre l'agressivité en rue, contre la misère et ceux qui la provoquent, contre les dérives sans repères, contre le vide qui nous poussent vers le portnawak, bref... petite révolte existentielle... JE VEUX MIEUX pour ma vie et la vie de ceux que j'aime, JE VEUX PLUS d'espoir pour mes enfants, je ne veux plus avoir les larmes aux yeux en regardant un homme boire sa soupe, je ne veux plus devoir accepter les choses en l'état, JE VEUX QUE CA CHANGE, et JE LE VEUX MAINTENANT ! Qu'est-ce que ça a à voir avec la clope ? Avant quand ce genre de crise me prenait, j'en fumais une petite et je passais à autre chose. Là, pas de dérivatif possible... Va falloir apprendre à laisser plus de place à ma part sombre, quitte à choquer, voire même me contredire. Le lâcher prise et la révolte cohabitent à l'intérieur, pour l'instant sans trop de conflits. Si la tension monte, je risque juste de râler une bonne fois sur le Monde et sur Moi, et de vomir ma colère... Ca tombe bien, j'ai un dossier à préparer sur ce thème...

En même temps, arrêter de fumer est certes une grande victoire mais faudrait pas que ça me monte à la tête hein. Je dois faire un peu attention à ne pas tomber dans un leurre assez moche d'autosatisfaction beurk beurk : les choses se mettent à peu près bien dans ma vie en ce moment, et j'aurais presque tendance à penser que je peux influencer le cours des choses, qu'il me suffit de vouloir vraiment et sincèrement quelque chose pour l'obtenir... Bin on va quand même arrêter de croire au Père Noël, et même au Prince Charmant : non, dans la vraie vie, ça marche pas comme ça. Il reste des frustrations à gérer, à sublimer si possible (mais alors c'est retour à la béatitude, ce qui n'est pas vraiment lucide non plus), à garder vives et suintantes pour mieux les dire à la face du monde,... bref à ne pas nier, ce sont elles surtout qui me font avancer chaque jour.

P'tain, la vie est bien foutue, quand même.

Et voilà, je retombe dans la béatitude, dans le Merci le Hasard (y'en a pas, kontadi), merci la vie, pour les rencontres qui font paf à ma conscience et boum à mon coeur (...), ça j'aime...

lundi 11 janvier 2010

J + 5

Bilan physique

Attention, fraîcheur extrême : le sevrage s'accompagne d'une série de phénomènes plus ou moins appétissants. Si vous voulez continuer à me regarder avec des yeux admiratifs voire animés d'un désir étourdissant (oui, oui, toi là-bas !), passez directement au chapitre où je fais l'éloge des effets moraux... Parce que le physique, ça craint un peu, là.

Respiration aisée, l'épouvantable petite toux qui traîne habituellement dans ma gorge s'estompe. Les plaques d'eczéma et autres bobos de peau sont en train de diminuer. Les divers désordres digestifs semblent s'atténuer. Ah oui, je n'en avais pas parlé. Bin vaut mieux pas... C'est vraiment immonde. Disons que les toxines, dont le goudron, s'évacuent par tous les moyens possibles et imaginables... Vu ?

Au rayon bonne surprise, mon visage reprend allure humaine... Autant samedi j'avais une tête limite squelettique grisâtre (ma fille appelle ça ma tête de tortue), autant ce matin, je rayonne avant même l'étape maquillage. Ca tombe bien, parce qu'l va falloir assurer un peu, aujourd'hui...

Bilan moral

Là par contre, on peut parler de renaissance, de libération, d'éclosion... C'est sûr, j'entre dans l'année Papillon. Ma motivation est intacte, et je sais pourtant que c'est maintenant, alors que je me sens forte et sevrée, que les tentations risquent d'être plus présentes.
Je commence à envisager l'avenir, ce qui est une première depuis le big clash d'août dernier. Je peux prévoir des choses à un mois sans flipper, et je peux imaginer aussi qu'il n'y a pas d'urgence à vivre tout tout de suite, j'accepte de prendre mon temps... Etonnant, c'est un retournement de perspective. Je disais hier combien ce sevrage du tabac s'apparentait à une reconstruction identitaire, cela m'apparaît de plus en plus. A la limite, tout ce que j'ai vécu avant perd beaucoup de sens, de par les certitudes qui se sont effondrées. Ca c'est flippant... Pourtant, je ne changerai pas grand'chose au passé, ni remord ni regret. Ce que je construis aujourd'hui, par contre, est bien plus vrai, plus en accord avec moi, et plus respectueux aussi. Je dis mes attentes, mes envies, et je parle. Enfin. Fini de se faire du mal juste pour se sentir en vie... Ah bin oui, c'est un peu ça le tabac, aussi... Troublant, non ?


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22h19 : journée longue, rude, riche, mais épuisante... Une grande grande fatigue me tombe sur le dos, après le psy, le bureau, les trains, la présentation - réunion, le bus, les mots délicats et encourageants de zomkirentpasdanlékaz, des précieux, et les sourires des gens qui boivent une soupe juste là ensemble, bin... là, je m'effondre ! Ai pas fumé, ai eu envie deux fois sur la journée, pas plus... Pas eu le temps non plus. Et puis je confesse (hum, pour l'instant ça me poursuit), j'ai acheté 3 euros de bonbons sûrs qui bousillent la langue à la gare... Pas bio pour deux sous, mais ça m'aide...

Vos petits messages aussi me font du bien, que ce soit sur mon gsm, sur FCB, ici, par mail... Pas question de baisser les bras dans ces conditions là... :D

J + 4

On va un peu resituer tout ça, hein...
J'ai arrêté de fumer mardi soir à 23h42 (hihi, chaque minute compte, non ?).
Nous sommes dimanche, il est 13h37.

Il y a une vingtaine de minutes, je me suis demandée quelle idiotie m'était passée par la tête à 18 ans pour commencer à fumer. Je sais en fait, ce qui s'est passé hein. Mais disons que franchement, j'aurais pu gérer ça autrement :D

Donc fin de la psychologie à deux balles, les boucles de mon passé sont bouclées depuis quelques semaines et bizarrement paf boum j'arrête la clope sans la moindre crise de nerfs... Je me réjouis d'aller voir Monsieur le Psy demain matin :D Va tomber de son fauteuil le pauvre, mes vacances ont été on ne peut plus ... surprenantes !

Donc pas de symptômes hyper alarmants de manque : la nuit a été presque correcte, si on considère que se coucher à 3h45 du matin pour se réveiller naturellement à 9h40 est une nuit satisfaisante. Moins de sueurs froides et d'angoisses, on dirait donc que les grosses difficultés sont derrière, en tout cas du point de vue physique. Je saute toujours sur place, mais c'est presque voulu : je brûle mes calories, renforce mes cuisses et m'entraîne à viser haut :D

D'un point de vue sales manies, il est clair que j'ai encore des réflexes bizarres. Tout à l'heure en bossant, je chercher le cendrier à côté de l'écran. Ce qui n'a absolument aucun sens !!!
J'ai quand même beaucoup grignoté en travaillant, mais j'en ai pris mon parti.
S'il faut que je continue à sautiller pour pouvoir manger mes sticks salés aux graines de sésame plutôt que fumer des cigarettes, et bien, faudra s'habituer à me croiser sautillante dans les rues de Namur.
Si en plus je me mets à embrasser des hommes (et des beaux, hein, pas du n'importe quoi) dès qu'une envie de fumer me prend (voir ici : embrasser pour arreter de fumer, une astuce foireuse ? ) ça ne va pas du tout assurer ma carrière, mais à ce stade ça ne me tracasse pas trop, mon chef étant très compréhensif...

Ah y'a quand même un truc que je n'ai pas signalé et qui n'est vraiment pas top du tout du tout du tout, en tout cas pour la lectrice à la peau aussi blanche et sans doute aussi fragile que la mienne qui se demande si elle va arrêter aussi et attend que je pète les plombs pour renoncer...
J'ai toujours eu des soucis d'eczéma, allergie, etc, allant jusqu'à une forme de psoriasis non envahissant mais désagréable... Ces dernières années, ça allait franchement mieux: pas de grosses crises, pas d'attaque sournoise de plaques hormis en cas de gros stress... Et bin là...Non seulement ma petite rougeur légère à la base du pouce gauche s'étale jusque sous l'articulation du poignet (ce qui sur mon échelle de stress correspond au moins à un premier rendez-vous amoureux), mais des plaques sont apparues sur toutes les zones fragiles : bras, épaules, omoplates, un peu derrière les oreilles, les mains... Bref, c'est vraiment moche. Mais soyons positifs : je vais tester le bain avec les produits adhoc, ca devrait apaiser... Et puis la poussée d'acné juvénile d'hier est passée aussi...

Les crasses sortent de mon corps ! VADE RETRO, Nicotinas !!!

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Il est 18h25, j'ai bossé toute la journée sur les visuels graphiques, et j'ai un épouvantable coup de mou. Bon déjà, on a pas idée de travailler le dimanche, comme ça... Bin oui, mais faut bien que je gagne ma vie hein, quand on voit le prix du mazout, on fait pas sa difficile...

Enfin soit, le travail que je pouvais déjà faire est fait, terminé, satisfaisant, visé et discuté avec un pair et néanmoins ami, qui m'a donné de précieux conseils, bref. Je suis censée exulter, être contente, satifsfaite au moins... et bin NOOOOOOOONNNNNNNNNNN ! Moi j'ai envie d'une cigarette, la fameuse cigarette "récompense", celle qu'on "s'offre" après une réunion ou un bon match ou deux heures de repassage... Et là rien niente nada... Faut dire, j'ai même prévenu mon marchand de clope en bas de la rue que s'il voulait bien refuser de me vendre des cigarettes ça serait chouette... Peut même pas dire "oh bin je vais chercher un paquet ni vu ni connu, personne ne le saura, et demain je réarrête." Et pourtant ces pensées là me traversent la tête en même temps que d'autres, qui disent le discours inverse "Si tu craques maintenant, tu auras fait tout ça pour rien, et n'écoute pas ceux qui minimisent l'échec. Si tu craques, tu échoues. Pas de demi réussite, pas de demi échec : on fume ou on ne fume pas."

Oh, c'est dur... Il me faudrait un amant en fait, disponible de 17h30 à 8h du matin pendant un mois. Je sexerais nuit et jour et je n'aurais pas envie de fumer... Pfff c'est vraiment n'importe quoi !!!!


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Il est 22h23.
Cela fait donc 5 jours quasi que je n'ai pas fumé. Ca paraît un peu ridicule. Moi j'ai l'impression d'une grande victoire. Une victoire en douceur, certes, c'est "moins pire" que ce que je ne pensais. Je vais un peu la fermer sur le sujet, en tout cas sur Facebook, parce que j'ai l'impression que cela parait normal pour les non fumeurs de dire "j'arrête" et d'arrêter... Les fumeurs savent de quoi je parle. Ces réflexes parfois très envahissants d'avant manger, d'après manger, de pause café clope, etc... Là j'ai l'impression d'avoir un immense vide dans ma vie. Du coup j'écris encore plus que d'habitude, et j'ai peur de frôler l'overdose, si pas pour moi, pour mes interlocuteurs. Ce sevrage est vraiment une expérience très particulière pour le mental.
Il est temps que je fasse le point sur tout ça entre 4 yeux avec monsieur le Psy. Lui, même si je déborde, c'est son job de m'écouter :D


dimanche 10 janvier 2010

J + 3 ou +4 ???

Bin vu l"heure, je ne sais pas trop si c'est encore J+3 ou déjà J+4. Ce que je sais par contre, c'est que j'ai largement dépassé le quota d'alcool autorisé dans le sang pour conduire une voiture. Pas grave, j'ai fait Le belvé - la Gare de Namur à pied, ça m'a rappelé ma jeunesse, ... MDR

Donc en résumé , il est 3h28 du matin, j'ai bu du vin rouge en refaisant le monde avec une femme merveilleuse bien que blonde (pardon ma chérie, je t'aime, hein, mais c'était trop tentant), j'ai passé une après midi de tarée à faire les magasins à Louvain-la-Neuve où j'ai royalement acheté...un flacon de produit vaisselle et du pain... et j'ai reçu à jeun un message adorable du zomkirentrpadanlékaz qui m'a fait gentiment sourire... Elle est pas belle la vie ?

Ah oui, au fait... J'ai pas fumé. Donc à la question peut-on aisément boire un verre (ou deux, ou trois ou quatre...) avec ses amis sans avoir envie de fumer, je peux répondre vu que j'ai testé : OUI.

Alors comme en plus j'ai bien bien conscience qu'une taf rien qu'une toute petite taf et c'est la rechute assurée, et que je ne RECHUTERAI PAS pour des raisons évidentes d'amour de moi, de mon prochain(mmmmm) et de mes enfants (si tu ricanes, je te pète les dents), bin un seul conseil : allez-y, c'est pas si dur d'arrêter... Et rouler une pelle sans puer de la gueule, en tout cas pas à cause du tabac :-), franchement, ça n'a pas de prix... Enfin, je crois.. Cette semaine, je teste en tout cas :D

samedi 9 janvier 2010

J + 3

Héhéhé... J + 3 , en vision positive, ça fait le 4e jour, ça hein !

Quatrième jour, et c'est le week-end, et je suis toute seule à la maison : moment fatidique... Hier les deux précieuses du jour étaient là, l'une s'empêchant même de fumer devant moi : merci... Je n'ai pas craqué. Nuit épouvantable, bien sûr : insomnies, sueurs froides, cauchemars, chaud - froid et debout à 6h35... Super :s

Le manque de sommeil me fragilise au niveau des émotions - j'aurais même une petite tendance à angoisser là où il n'y a pas de raison de s'en faire, a priori, et à perdre toute confiance en mon jugement et mon bon sens. Je fais des trucs bizarres, je chante à tue-tête dans ma cuisine (je le faisais déjà avant, ok), je pique une crise de nettoyite aiguë (cette maison va blinquer ce soir), m'habille comme l'as de pique et rebois du café, en trempouillant le speculoos dedans.

J'ai fait le point sur la balance. Je pèse 65 kilos. Et je ne compte pas grossir parce que j'arrête de fumer, non mais. Donc soupe le midi, corvées ménagères en mode sportif, et sans doute très bientôt natation à gogo, avec les copines du boulot.

En résumé au début de cette 4e journée sans tabac : je n'ai pas envie de fumer, je sais que si j'en fume une seule, c'est foutu, je peux tout recommencer, et il n'en est pas question. Je suis une tête de mule à moitié dingue qui passe du rire aux larmes à la vitesse de l'éclair, écorchures à vif et espoirs démesurés, je dis des conneries pas possibles, j'en fais plus encore, mais JE SUIS UNE NON FUMEUSE ! !

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13h41 :
Là, ça va moins bien... Je commence à douter. Est-ce que ça change vraiment grand chose à ma vie ? Non, hein. Alors pourquoi est - ce bien d'arrêter ? Pour ne pas puer de la gueule, d'accord. Ma santé ? Tu rigoles, le crabe est déjà passé... Justement ? Bin oui, peut être...

J'ai du mal à raccrocher à du positif, j'ai besoin de me faire plaisir... Evidemment le frigo est vide, fin de semaine avec les enfants et je n'ai pas fait les courses depuis, et le café commence à me taper sur le crâne... La musique me porte aussi sur les nerfs, je suis de nouveau en phase monomaniaque. Aller faire du shopping ? Pff, mon portefeuille rouspète déjà... Ca craint.

Mon chef disait, et d'autres aussi... Tu ne peux mener ce combat seule mais toi seule peut le mener... Suis entourée, les précieux sont présents... mais c'est à l'intérieur de moi-même que ça bataille ferme. Vais aller courir un coup dans la neige. Le froid me fera mal aux poumons comme une cigarette, la culpabilité en moins... Je ne veux pas céder à cette tentation-là. Je crois que là, j'ai besoin d'aide.

vendredi 8 janvier 2010

J+2

Nuit sans rêves, plus paisible que la précédente. Réveil un peu prématuré, mais bon, 6h du mat' ça reste raisonnable. Pas vraiment d'envie de fumer jusqu'à présent.

Faut dire que je suis beaucoup plus zen qu'hier. Toutes ces petites et grandes choses qui me tracassaient , je les ai mise à plat, et au-delà de ça je n'ai aucune prise. Donc m'énerver ne sert absolument à rien !

Mise en route difficile avec les enfants : on oublie sa DS ou son chargeur ou son écharpe ou son bonnet, bref, y'a toujours quelque chose qui manque, et j'avoue que là, j'ai pas été très cool. Dommage, mais Flore a eu le bon mot "Faites un effort, maman arrête de fumer, elle s'énerve vite et j'ai pas envie qu'elle s'énerve"... Satisfaction de voir qu'elle a tout compris, mais quand même : j'ai un peu honte que ma fille me devine de la sorte...

Tout ce beau monde arrivé à l'école, gros dilemme : café ou pas café du matin ? J'ai coupé la poire en deux, et suis allée prendre une infusion de tilleul, oui Monsieur, j'ai bien dit tilleul, en relisant Allen Carr, dans un café fumeur admis... ou comment prendre des risques en une leçon... Et bien, pas de souci. Et c'est vachement bon, le tilleul , en plus.

Au départ j'avais dit que j'arrêterais le 6 janvier pour que ce soit APRES avoir découvert le texte de notre prochaine création. Un petit changement d'organisation a retardé la lecture à aujourd'hui 10h30. Evidemment, moi je n'ai pas retardé l'arrêt de la cigarette. Têtue, hein... Donc aujourd'hui, dans 1h27 exactement, faudra faire face... Une étape de plus...

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Gentil mail de le zomkirentrpadanlékaz, watchaaaaaa... Une part de moi se sent compatissante et consolatrice, l'autre se dit qu'elle a bien de la chance d'avoir un ami comme çuilà et que rien que pour ça, je ne craquerai pas. En plus, des bonnes nouvelles tombent heure après heure... OK ... La vie en vaut vraiment la peine !

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Holàlà... Après midi de folie, entre la première lecture de Selby et les rencontres philosophicosociologicovitale avec les Mr Harry et Harry White, la course aux courriers, les émotions fortes, bref, des après-midi qui secouent... et ... RIEN NADA J'AI PAS CRAQUE.
A dire vrai, j'en crève... Juste une petite cigarette... si j'étais sûre que ca n'aurait aucun effet, je n'hésiterais pas. Mais je sais que si je craque, je devrai tout reprendre à zéro, et surtout, je me décevrai tellement moi-même que je me sentirai nulle et moche... Bref, pas une bonne idée du tout. Parce que là, je me sens droite comme un i, même si mon coeur penche à gauche, j'ai des papillons dans le ventre, et aucune fumée pour les âbimer... Je tiendrai, cette fois.

jeudi 7 janvier 2010

J+1 (2e partie)

Il est 16h57. Je n'ai pas craqué. Par contre, je suis à deux doigts de rouler une pelle au premier musicien que je croise en rue, juste pour me rappeler ce que ça fait d'embrasser quelqu'un. Je vais bien tout va bien. Arghl... C'est très dur... Ce serait tellement plus facile de poser mes fesses dans le divan, prendre mon petit cendrier et fumer une cigarette. Est-ce que cela changera grand chose ? Non. Mon psy aura toujours déplacé le rendez-vous à lundi matin (putain, j'en avais besoin pourtant, zut), et mon zomkirentrpasdanlécaze sera pas plus présent... Bouhouhou DONNEZ MOI DES MELOCAKES !

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18h08 : Je gère, mal, mais je gère... Je vais tenir au moins jusqu'à ce que les enfants soient au lit. Je tousse , beaucoup, ça fait mal, j'ai les émotions qui valdinguent à rendre sotte, et vraiment, vraiment c'est pas gai.

Je me demande si je ne ferais pas mieux de me saouler un bon coup. Au moins, je ne fumerais pas, et j'arrêterais de penser. Sais pas ce qui est le plus insupportable, les trois cents scénarios dans ma tête ou l'envie d'une cigarette.

Arghl. Me sens défaitiste. Et envie de pleurer.

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Il est 18h45. J'ai dit mes peurs par écran interposé. Ca va mieux. Me suis fâchée sur les enfants, j'ai honte. Aucune patience. J'ai pas fumé. Mais j'en crève d'envie, là... Je tiens, je tiens...

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Il est 19h28... J'ai à peine mangé, l'estomac en compote, les yeux qui coulent tout seuls et une immense écorchure sur mon capot. Je ne suis pas si solide. Je ne sais même plus pourquoi j'ai cru que j'en serais capable. C'est vraiment dur... Comment peut on en arriver là avec une saleté de produit à la con... J'ai l'impression de me faire violence, tellement les réflexes sont profonds. Je vais relire un peu Allen Carr, l'homme qui sait parler aux femmes fumeuses...


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Il est 20h 17. Les filles sont au lit. Cela fait deux jours que je ne fume plus. Je pleure comme une madeleine, mais je ne veux pas perdre. Ca me ferait mal, que la nicotine décide à ma place... J'ai toujours cette épouvantable douleur dans le coeur, depuis le début d'après midi. La sensation d'être opressée. Tout sauf libérée en fait. J'essaie de positiver, oui oui, de me dire qu'après j'en rirai, tout ça... Là, je ne ris pas du tout, et je me demande pourquoi je m'inflige ça.

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La soirée s'est terminée pitoyablement. Devant la télé ET l'ordi, en lisant, avec trois couvertures sur moi et l'impression de n'être que l'objet de la société de consommation. Mais je n'ai pas fumé. J'ai passé la soirée sans dire un mot, sans faire un geste, un oeil sur l'écran, l'autre tourné vers l'intérieur... J'ai des choses à gérer. Mieux vaut dormir. La suite demain.

J+1 (1e partie)

Bon alors, la fin de soirée, pas de souci particulier à signaler... Une légère tension nerveuse, mais pas sûre que ce soit la clope, encore une fois.

La nuit par contre, quel enfer : sueur froide, angoisses, insomnies, ... Du coup, petite mine maintenant, alors que j'ai un rendez-vous dont je me réjouissais tant ce midi... Enfin, bon.
Le côté positif des choses : il est 8h46, j'ai arrêté de fumer depuis 33h, et je n'ai encore tué personne...

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10h54 : Suis calme et impatiente... J'ai eu trois ou quatre appels de l'estomac pour sortir fumer, mais c'est surtout faire une pause dans mes activités et structurer les choses. La cigarette structurait mes tâches "Quand j'ai fini ça, je vais en fumer une"... Maintenant je bois, j'écris et je visite les toilettes :D
Pas de gros stress à signaler. Par contre un petit bonheur précieux : hier soir, alors que je tournais un peu en rond, j'ai relevé le col roulé de mon tshirt sur mon nez et - surprise- ça sentait bon le produit de lessive, et pas l'immonde odeur de cendrier froid habituelle... Ca m'a fait du bieeeeeeeen....

Allez on s'accroche :D Les petits messages qui affluent sur FCB ou mon téléphone ou ma boîte mail me font un bien fou ! MERCI A TOUS...

12h00 : L'angoisse... L'angoisse pure. Dans une demi-heure je vais manger un bout kékpar avec kelkun. C'est con, hein ? Bin là, j'ai une furieuse envie d'une cigarette. Pas pour la fumer, pour faire soi disant passer le stress... Alors que ça ne ferait que faire passer le temps pour y être plus vite. Donc je fume par impatience, aussi... Mais je ne craquerai pas. Nan nan nan. Suis trop têtue pour ça. Et hop, une goulée d'eau. Il est déjà 12h03. L'envie de la clope est passée, le creux dans l'estomac est toujours là. Ca doit être autre chose :)

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Il est 14h38. Je fais face à un épouvantable sentiment de frustration... Je souffle peste et rage, de ne pas arriver à m'exprimer clairement, et là, j'ai vraiment, mais vraiment envie d'une clope. Je vais craquer .

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(To be continued)

mercredi 6 janvier 2010

Jour J (3ème partie)

Je viens de relire ce que j'ai écrit aujourd'hui. Quelle horreur. J'ai l'impression de penser à fumer tout le temps. Pourtant, je passe beaucoup de temps à penser à d'autres choses, vachement plus agréables... Mais que fais-je donc de mes journées ???

Je ne sais pas comment la soirée va se dérouler. Ca y est, j'ai un peu la trouille, la peur du vide moi aussi... C'est la crise Selbyenne ! Je crois que je vais monter : à l'étage, on ne fume pas. Prendre une douche, et me faire une beauté. Penser à demain...

Je n'essaie pas ne ne pas y penser. J'y pense, c'est tout, et ce n'est pas un problème. On ne peut pas déprogrammer si vite d'aussi tenaces habitudes... Heureusement, ma vie change tellement ces temps-ci, et vers du positif souvent, qu'un changement de plus ne me fait pas peur.Enfin, pas trop, quoi... :D


21h14. La raison me dit de monter me coucher. Pour être en forme demain (j'ai un rendez-vous important pour moi, je flippe comme une malade) et récupérer (bin oui, comme je flippe, je dors plus depuis trois jours... On n'a pas idée...) En fait, je fais face à un truc assez bizarre : chaque geste, chaque moment qui passe, chaque activité, je la fais aussi bien si pas mieux sans clope en main, en bouche, dans le cendrier.... Je le sais, je le vois, je le sens. Alors pourquoi, mais pourquoi donc est-ce dur de s'en passer ? Est-ce physique ? Mental ? Moral ? Affectif ?

Et pourquoi je suis convaincue ainsi que je peux y arriver ? Tout le monde me dit "ca va être dur", "tu ne peux pas y arriver seule", " il faut le vouloir pour toi"... Bin oui, mais là je me sens vraiment dans le "peur de rien" blues... Non seulement je sais que je PEUX y arriver, mais rien ne me semble IMPOSSIBLE... Je suis capable d'arrêter de fumer, je suis capable de dire ce que je ressens, je suis capable de demander de l'aide, je suis capable de dire mes besoins et mes envies... ET CA ME FOUT LA TROUILLE : car ça, c'est la nouvelle "Moi", que je connais pas bien encore... ET JE NE VEUX PAS ME CACHER DERRIERE L'ECRAN DE FUMEE POUR NE PAS ME RENCONTRER !


Purée, je savais pas que ce serait si tortueux. S'il suffisait simplement de jeter son briquet pour ne plus jamais allumer une cigarette, ça se saurait.

Jour J (2ème partie)

Alors, après une demi journée, j'en suis à envisager de demander Jason Mraz en mariage, mais pas encore de manger une huître en échange d'une cigarette. En fait, je n'ai pas ENVIE de fumer une cigarette. J'ai le réflexe qui tue, genre "oh je sais que je dois détourner mon attention donc je vais sortir 3 minutes fumer une clope pour faire passer le temps plus vite et éviter de penser que je ne dois pas fumer ..."

Ca craint ? Non. Suis pas plus tarabiscotée que d'habitude. Et même en temps normal, contrairement à ce qu'on dit, je sais que je ne suis pas si compliquée. Enfin, si, peut-être que vous ne me comprenez pas toujours, mais sachez que pour moi, c'est très clair. Si vous prenez le temps d'entendre, je prendrai le temps de vous expliquer... :D

Bon j'arrête de remplir le vide par des mots, c'est pas mieux que par la clope, sauf que ça fait plus de bruit. (ah non, même pas)

Je vais manger ce midi une bonne souplette avec ma chouette collègue. Demain, je mangerai avec ... mmm... Hé, au fait... je ne suis plus une fumeuse :-)

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P'tain... Les heures défilent au ralenti ou quoi ? Prise de bec avec Monsieur le Chef ce début d'après-midi... Pas parce qu'on n'est pas d'accord hein, mais parce qu'on s'emballe, on se rebelle, on se révolutionne, et forcément, ça s'échauffe. C'est comme ça. Ca fait partie du chemin. Ce n'est pas grave. Mais après, j'ai eu une envie de fumer phénoménale. Heureusement, trente secondes de soleil, une bonne musique, un pipi (bin oui, qu'est-ce que je bois) et je retrouve le sourire... C'est même presque plus facile que ce que je ne pensais. Envie d'être fière de moi !

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Il est maintenant 19h18. J'ai l'impression, pour mille et une raisons, que cette journée est interminable. C'est dur dur. Je viens de manger avec les filles, et le réflexe s'agite dans mon cerveau : "Allez, maintenant, une p'tite cigarette puis la suite". Je me rend compte que ce n'est même pas une envie, juste une façon de rythmer le temps, d'organiser les heures...

Les messages de soutien des facebookiens amis me mettent vraiment l'énergie. Tellement bien que pour une fois j'informe tout le monde de l'évolution de la situation... Pas pour m'étaler ou fanfaronner, mais parce que voilà, je sais que seule je n'y arriverai pas. Pourtant c'est un combat que moi seule peut mener... Tiens tiens, ça me rappelle quelque chose...

Mon chef m'a téléphoné en fin de journée. Conscience aiguë, lucidité et soutien. Merci. Puis récupérer les minis à la garderie, qui n'ont aucune conscience de ce qui se passe dans ma tête et mon corps, et sourient comme toujours.

Je ne sais pas vraiment dire pourquoi je fumais. J'ai par contre beaucoup de raisons valables de ne plus le faire...

Bin, le temps d'écrire, il est 19h28. Le temps d'une clope, quoi.

Jour J (1ère partie)

Ca y est. Ce message se modifiera sans doute 350 fois avant d'être publié mais soit...

Pas beaucoup le temps d'écrire ou de réfléchir entre 7h et 8h du matin il faut foncer avec les trois gnômes dans nos rituels : debout, s'habiller, manger, écouter un peu de musique, prendre ses collations et filer à l'arrêt de bus dans le froid, la neige, sur les trottoirs qui glissent et entre les chiens qui pissent ... Bref, jusque là, ça va. Sourire fier, aucun doute (enfin, c'est relatif, chez moi hein), je ne suis pas une fumeuse, hourra.

Arrivée au troquet du coin, première désillusion: je décline le café et opte pour le tilleul. Le patron est à deux doigts d'appeler une ambulance... Bin oui, je sais, c'est incroyable pour un fumeur de voir une fumeuse arrêter la clope, et tous les trucs qui vont avec : café, etc...
Mais je résiste. Je sais que la liberté, c'est d'arrêter le tabac, pas de cultiver mes sales manies...

Me voilà prise d'un doute soudain. Que vais-je faire, le soir, devant l'ordi ou la télé ?

Depuis 9h50, je me gave de bonbons sûrs. Ceux qui, si tu manges tout le paquet, te laisse avec un trou dans la langue... Mauvaise idée... Et donc au sport que je vais devoir faire pour évacuer tous ces bonbons... Et à mon camarade de sport... Mmm... Et aux économies que je vais faire, parce que les bonbons et le sport ensemble coûtent toujours moins cher que la clope... et aux merveilleuses heures de shopping que je vais m'offrir avec toutes ces économies... Ou au nouveau portable que je pourrais m'offrir après un an sans cigarette...

Midi pas loin. Je tiens le coup. Ca ne fait qu'une nuit (et encore une petite) et une matinée, et j'ai l'impression d'avoir terrasser un dragon !
"Comme s'il y avait quoi que ce soit d'exceptionnel à passer une matinée sans fumer, pour plein de gens c'est normal", dit la petite voix intérieure ! Bin oui, peut être" lui répond l'autre petite voix du Grand Monde du Dedans, "mais tu sais que pour eux, qui n'ont jamais fumé, c'est incompréhensible, et évident à la fois. " Oui oui, je sais...

Phrase dans mes yeux : Arrêter de rêver c'est pas dans mon programme, désolée...

Et je me demande comment je vais gérer l'heure du Keskejmè ce soir...


(To be continued)

mardi 5 janvier 2010

J-1

Alors voilà... C'est pour demain.
Je fume depuis l'âge de 18 ans. J'en ai 35 ans.

J'ai arrêté de fumer cinq ou six fois, déjà. A chaque grossesse, avec plus ou moins de succès, et intransigeance pendant l'allaitement de mes trois enfants. Malheureusement, la chair est faible, ou l'addiction est forte, et à chaque fois, j'ai rallumé une cigarette à peine bébé sevré...

J'ai essayé les patches : j'ai fait une allergie à la colle. Véridique.

J'ai testé le Champix, traitement miracle soi-disant. J'ai perdu toute envie, certes, mais également tout plaisir, que ce soit à manger, à danser ou tout ce que vous puissiez imaginer, et sombré dans des nuits où les cauchemars étaient plus affreux les uns que les autres.

J'ai lu la méthode Allen Carr, et me suis sentie la plus idiote des idiotes manipulables sur Terre, tant pour avoir commencé à fumer que pour arrêter selon ses principes d'autopersuasion.

Cette fois, j'y vais toute seule. Quelques chewing gum, des fruits, de l'eau, et une motivation très basique : ça me coûte trop cher, mes fringues puent, mes gosses rouspètent, Lui déteste ça, mon chien éternue, et je veux rompre totalement la logique de dépendance qui a régit ma vie ces dernières années. Basique, disais-je...

Il est 21h, il me reste 8 cigarettes, que je ne suis même pas sûre de fumer, et je me prépare. J'ai pris une très longue douche, la vapeur d'eau a nettoyé mes poumons, et me suis récuré les dents comme jamais. Je me laisse le plaisir de fumer les dernières, mais même ce plaisir ne me goûte plus. Avant d'aller dormir, je viderai tous les cendriers, et les rangerai tout au fond de l'armoire.

Demain, quand je me lèverai, une nouvelle vie commencera. Une vie sans tabac. Ca fait grandes phrases et tout, mais c'est ainsi : il faut parfois prendre des décisions pour être mieux, même si ça fait mal, même si c'est pas très gai. J'ai réussi à perdre 16 kilos en trois mois, à rompre certaines relations toxiques, à gérer mes angoisses un peu mieux et à savoir ce que je veux faire du reste de ma vie. Cette fois, c'est au tour de la clope de se barrer de mon paradis.

Stop ze clope, j'ai dit.